dimanche 17 septembre 2017

Le massacre de Chevelu




Six mois ferme pour le tortionnaire de Chevelu.


Le déroulement des événements nous apprend plusieurs choses :


- la violence sur les animaux est un préalable à la violence sur les êtres humains. Cet homme avait déjà été mis en examen pour violence envers son bébé sui souffrait du syndrome du bébé secoué, il a également à son actif une dizaine de condamnation. Alors, même pour ceux qui voit une hiérarchie entre les animaux et les humains, il est nécessaire de sanctionner sévèrement la violence envers les animaux pour éviter la suite.


- la violence envers les animaux n'a pas lieu qu'une seule fois. Cet homme, de son propre aveu, avait déjà laissé mourir son chien en l'enfermant dix jours seul dans son appartement (ce que l'article oublie de préciser, c'est que cet homme a également enlevé les yeux de Chevelu avec des tessons de bouteille.).


- la violence envers les animaux est un signe de sociopathie. Cet homme a massacré Chevelu parce qu'il le soupçonnait d'avoir fait pipi sur son scooter. D'autre part, à l'annonce de son verdict, il n'a montré aucune émotion et a juste demandé quelles seraient les conditions de sécurité dans la prison.


- la violence et la sociopathie n'apparaissent pas par magie. Cet homme a été abandonné. La prise en charge sociale et psychologique en France reste à revoir par manque de moyens. Un investissement en amont économiserait beaucoup de souffrances et d'argent en aval.


- la loi et la société évoluent mais lentement. D'une part, la peine de six mois est légère par rapport à ce qu'encourt un récidiviste. D'autre part, il a fallu une pétition et une médiatisation importante pour qu'une peine soit appliquée. Il a des Chevelu massacrés bien trop fréquemment. Pourquoi faut-il "faire du bruit" pour que justice soit faite (et pas uniquement pour les animaux)?





Var : six mois de prison ferme pour avoir tué un chat


L'homme de 28 ans a été incarcéré et s'est vu interdire de posséder un animal. Le 30 mai dernier, il avait tué un chat errant, nommé Chevelu, à coups de pied. La mort de l'animal avait suscité une vague d'indignation dans le département.
Tuer un chat est passible d'une peine de prison ferme. Ce vendredi, un jeune homme de 28 ans, déjà condamné à de nombreuses reprises, a écopé à Draguignan, dans le Var, d'une peine de six mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, pour avoir tué félin, baptisé Chevelu, devenu un symbole de la maltraitance des animaux.
Le parquet avait requis à l'encontre de Johnny M., par ailleurs mis en examen pour des violences volontaires sur son enfant victime du syndrome du bébé secoué, neuf mois de prison ferme, mais sans mandat de dépôt. Outre la peine d'emprisonnement, il a été condamné à l'interdiction définitive de détenir un animal.


Devant les grilles du tribunal correctionnel de Draguignan, où s'étaient massés une centaine de défenseurs des animaux, la décision a été accueillie par des applaudissements. Arielle Moreau, l'avocate de One Voice, l'une des nombreuses associations qui s'étaient portées parties civiles, s'est toutefois dite «déçue» par la peine. «L'interdiction définitive de détenir un animal et le mandat de dépôt, c'est bien, mais six mois de prison, c'est insuffisant au regard des quatre ans qu'il risquait en tant que récidiviste», a souligné l'avocate.

«Je suis désolé»

Il y a un an, le jeune homme, qui a à son actif une dizaine de condamnations, la plupart à des peines avec sursis, avait déjà écopé d'une peine d'amende pour avoir laissé mourir son chien en le laissant enfermer 10 jours tout seul à son domicile. Le 30 mai dernier dans la soirée, dans le centre-ville de Draguignan, il avait tué de trois coups de pied, avec des chaussures de sécurité, un chat errant et que lui-même nourrissait. L'animal avait, selon ce jeune homme sans emploi, uriné sur la selle de son scooter, en bas de chez lui.
À la suite de ce «massacre», selon les termes de la présidente du tribunal, un mouvement de sympathie pour l'animal avait pris naissance, avec notamment deux manifestations dans les semaines suivantes à Draguignan et une pétition de soutien qui avait recueilli des milliers de signatures. La police avait alors mobilisé tous ses moyens pour retrouver l'auteur des faits, qui avait tenté de brouiller les pistes en accusant à tort, avec l'aide de sa compagne, une bande de jeunes du quartier. Il avait fini par reconnaître les faits au cours de l'été après une garde à vue de 36 heures.
«Ce chat n'avait pas à subir ce qu'il a subi, je suis désolé», a-t-il reconnu à la barre ce vendredi. À l'énoncé du jugement, le jeune homme, lui-même abandonné dans son enfance à l'âge de trois mois, n'a manifesté aucune émotion, se souciant simplement des conditions de sécurité qui lui seraient réservées en détention.



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