Communiqué de FERUS, 1er juin 2011
Les ours béarnais abandonnés
L’Etat français a donc décidé de ne pas lâcher la femelle qu’il avait promis de réintroduire en Béarn, où ne subsistent que deux mâles. Il renie ainsi l’engagement qu’il avait pris l’an dernier de remplacer les ours tués par la faute de l’homme. Il renonce par là même à sa décision de procéder par toutes petites étapes au soutien d’une population d’ours pyrénéens en grande difficulté, faute d’avoir affiché sa volonté de la restaurer.
FERUS regrette profondément et condamne ce piteux abandon au bout d’un long processus de concertation, de consultation, de recueil d’avis scientifiques. Tous globalement favorables malgré les habituels hurlements des éleveurs, et des élus de service qui veulent s’attacher leurs votes minoritaires mais encore influents.
C’est une triste nouvelle pour le Béarn d’abord, ces vallées d’Aspe et d’Ossau où ont longtemps vécu les derniers ours d’origine dans des milieux naturels très propices. Le fils de l’ourse Cannelle les fréquente encore mais il n’aura pas de descendance. Les quelques caciques locaux qui monopolisent l’expression publique et ont dépensé tant d’énergie et d’argent public pour parvenir à ce rejet seront les seuls à applaudir.
C’est également une triste nouvelle pour la France qui a envie de nature, les Français le disent chaque fois qu’ils sont interrogés. La biodiversité française a moins besoin de stratégies successives que d’un peu de courage de la part des généraux en chef et de la mise en œuvre des moyens nécessaires. La France reste un pays de second rang pour l’écologie en Europe, cette affaire n’en est qu’une manifestation de plus.
Curieux pays en outre, où l’apport d’un seul animal dans le cadre d’un programme de gestion qui a déjà fait l’objet d’innombrables études, programmes, annonces et mises en œuvre est suspendu au choix du chef de l’Etat. Obama et Merkel en font-il autant ?
FERUS se battra pour que cet échec ne marque pas la fin de l’histoire, aux côtés des autres ONG qui défendent la nature et la faune sauvage, et plus largement des relations apaisées entre l’homme et un environnement dont il fait partie.
Nous travaillerons en priorité pour les ours qui s’accrochent dans les Pyrénées centrales et font preuve d’une remarquable vitalité : ils survivront à ceux qui gouvernent aujourd’hui. Nous devons continuer de préparer les conditions de leur renforcement qui sera remis en débat après 2012. Nous verrons d’ici là ce que diront les instances européennes devant le refus de la France d’ignorer son obligation de rétablir les espèces prioritaires en grand danger telles que l’ours.
Source : Site du FERUS pour la conservation de l'ours, du loup et du lynx en France
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